lundi 25 avril 2011

Le Karma de Setsuko Kobayashi par Sophie Tagel

C'est aussi sur  qu'on en discute
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Présentation du livre par l'éditeur (quatrième de couverture)
Rédactrice pour un blog féminin, l'écriture tente Sophie Tagel depuis son adolescence où elle s'amusait à griffonnner des histoires avec ses trois soeurs. Rien ne la prédestinait à la littérature. Parler du Japon fut néanmoins une évidence. 
A travers ce récit, l'auteur vous transporte au coeur du Japon d'après guerre où les femmes ont peu de places et où les apparences supplantent l'individualité. C'est le récit d'un voyage à travers les yeux d'une adolescente, Setsuko, à l'âge où les caractères se forgent. Après la seconde guerre mondiale, vient la reconstruction. La fière Setsuko y découvre l'inégalité homme-femme et la vie sociale compliquée parmi les élèves. C'est un véritable apprentissage de la vie en communauté, les obligations, les histoires amoureuses et la découverte du vrai sens des mots Amours et Amitié. Voici les péripéties d'un adolescence mouvementée bercée par les coutumes étrangères.

Ce que j'en pense...

Sophie Tagel nous livre, avec ce magnifique roman, un beau travail d'introduction au Japon des années cinquante : un livre qui donne envie d'en savoir plus. On perçoit à  la lecture de ce livre la passion de Sophie Tagel pour le Japon, ses traditions, son raffinements, le poids qui pèse sur les femmes japonaises dans la société des années cinquante. C'est aussi un livre très peu japonais, très français, et sans doute celui d'une rédactrice de mode : une grande attention est portée aux détails vestimentaires et culinaire, à une description précise de ces gestes microscopiques, anodins a priori, mais fondamentaux pour décrire une civilisation. Le regard n'est pas dépourvu d'humour parfois (la petite voiture miniature sur la table le jour où la mère de Setsuko fête son permis de conduire). L'oeuvre est aussi indiscutablement celle d'une française : j'y ai trouvé quelques réminiscences de la «Princesse de Clèves» de Madame de La Fayette (l'histoire de la lettre volée, les amours contrariées par les conventions sociales, la «sur-maîtrise de soi» en société (quelque chose de commun à la cour de Louis XIV et à celle de la civilisation japonaise des années cinquante).
J'ai également été frappé par la violence froide qui parcourt ce récit. Ces femmes opprimées finissent par devenir autoritaires à leur tour (se conformant au moule) : prise de pouvoir par en dessous, mais redoutable de méchanceté, et on est un peu inquiet de voir à la fin du roman Setsuko s'apprêter à prendre ce chemin.
Je recommande la lecture de ce roman à la belle construction dramatique, habillée de phrases élégantes. Ce roman a peut-être été écrit par une femme pour les femmes. Mais tout le monde peut le lire.  Il plaira à ceux qui ont aimé «Une odeur de gingembre» de Oswald Wynd. Oswald Wynd évoque le Japon d'avant guerre, Sophie Tagel évoque celui d'après guerre : ouverture à la vie de Setsuko Kobayashi sur fond de redressement du pays après les catastrophes de Nagasaki et Hiroshima. Un livre à lire en ces  instants où le Japon est à nouveau confronté à des catastrophes terribles. Lorsque le livre se conclut Setsuko est encore une enfant. Sophie Tagel nous racontera-t-elle un jour sa vie d'adulte ? A suivre...

Présentation de l'auteur 
Sophie Tagel grandit auprès de ses trois soeurs dans la banlieue parisienne ce qui l'incite à se transporter en imagination vers d'autres contrées lointaines inconnues. Elle fonde et administre le blog consacré à la mode : «Trendys».
Le Karma de Setsuko Kobayashi est son premier roman (paru aux éditions l'Harmattan en 2010, prix 20€)Le Karma de Setsuko... sur Babelio

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